Eté 1953, quelques semaines après la disparition de Django Reinhardt, tandis que
Françoise Quoirez écrit "Bonjour tristesse" et qu'on projette dans les salles
les Vacances de Mr Hulot et Vacances romaines, la Vedette familiale prend enfin la route
des vacances. Direction le Golf du Morbihan. Plus de 450 km de nationale et de
départementales à travers la campagne de France. A moins de 13 litres aux 100 km, le
réservoir de 65 litres de la Vedette permet une autonomie de plus de 500 km ...
Royalement installés mes
deux frères et moi sur l'immense banquette arrière, nous quittons Paris par le tunnel de
St-Cloud. La Vedette s'élance sur "l'autoroute de l'Ouest" ... en fait quelques
kilomètres à peine avant de rejoindre la Nationale 12 (moins encombrée que la 10) à
Bois d'Arcy. Une heure plus tard nous traversons déjà Dreux puis plus tard Alençon,
après un court arrêt vers Mortagne-au-Perche. Papa trouve la conduite de la Vedette bien
moins fatigante qu'avec l'antique Matford.
A Mayenne, après trois
heures et demi de route et plus de la moitié du trajet parcouru, nous quittons la
Nationale 12 pour prendre la direction de Laval et déjeuner avec les amis qui avaient
accueilli la famille de maman pendant la guerre. Nous évitons aussi la traversée de
Rennes. Il est temps également de refaire le plein d'essence au cas où ... les stations
sont rares par ici.
Nous reprenons la route pour
arriver avant la nuit. Encore 3 heures, environ 200 km, et nous serons arrivés. Vitré,
Jarzé, Bain-de-Bretagne, Redon, Muzillac le paysage change, l'océan approche. Nous voici
enfin sur la Presqu'île. Encore quelques kilomètres et nous descendons de voiture pour
courir vers la mer tandis que la Vedette prend un repos bien mérité.

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