Historique

Insigne de la 3e DIUS "Rock of the Marne"

Uniforme


Avec l'entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, un premier contingent de 14.000 soldats américains débarque en France fin juin 1917 pour former la 1e Division d'Infanterie U.S. qui arrive sur le front de Lorraine en octobre 1917.
En juin 1918, près d'un million d'hommes ont déjà débarqué et plusieurs divisions U.S. sont sur le front de l'Aisne, au moment de l'offensive allemande du 27 mai sur le Chemin des Dames, qui crée la poche de Château-Thierry, menaçant directement Paris.
La 3e Division d'Infanterie américaine après s'être brillamment illustrée lors de la défense du pont de Château -Thierry, va prendre une part active lors de l'attaque allemande du 15 juillet sur la Marne et au cours de la "seconde bataille de la Marne" déclenchée le 18 juillet, qui marque le début du repli allemand.
Au moment de se trouver un surnom, 3e Division choisira "Rock of the Marne".

 


LA 3e D.I.U.S. dans l'Aisne en 1918

La 3e Division d'Infanterie US est mise sur pied à Camp Greene, en Caroline du Nord, en novembre 1917 et arrive en France à partir de mars 1918. Fin mai, elle termine son entraînement à Chaumont (Haute-Marne) et, commandée par le Général Joseph Dickman, s'apprête à prendre un secteur calme en première ligne dans l'est de la France.
Ces ordres sont modifiés en cours de route et la Division est envoyée en renfort vers Château-Thierry, dans le secteur du 38e Corps d'Armée (Gal de Mondésir), 6e Armée Française, où les allemands tentent de passer la Marne.

Défense du pont de Château-Thierry

Le 29 mai, la 3e DIUS est mise à la disposition de la 10e Division d'Infanterie Coloniale française du Gal Marchand, également arrivée en renfort deux jours plus tôt pour défendre le passage de la Marne à Château-Thierry. Le 7e Bataillon de Mitrailleuses de la 3e Division U.S., ne se trouvant qu'à 150 kilomètres de là, à Bar-sur-Aube, est transporté en camions à toute vitesse le 30 mai et arrive dans l'après-midi à Nesle, au sud de Château-Thierry, avant la Division qui est à Châteauvillain dans la Haute-Marne.

Commandé par le Major Taylor, le 7e Bataillon, établit immédiatement ses mitrailleuses sur la rive sud de la Marne de part et d'autre du pont pour couvrir le repli des forces françaises qui évacuent la ville tandis que deux équipes de Mitrailleuses, commandées par le Lt. John Bissel, vont appuyer sur la rive nord les coloniaux qui se retranchent derrière le château.
Après deux nuits et une journée de combat, le 1er juin au matin, les Allemands sont entrés dans Château-Thierry et se rapprochent du pont. Avant qu'ils ne puissent y arriver, le Génie français fait sauter le pont. Les hommes du Lt Bissel et leurs camarades français, n'ayant pas suivi l'ordre de repli, se frayent un chemin au corps à corps vers le pont de chemin de fer plus en aval et parviennent à retraverser la Marne et rejoindre le Bataillon.
Pendant ce temps, de la rive sud les mitrailleurs du 7e Bataillon occasionnent sous les bombardements des pertes sévères aux allemands qui tentent pendant plusieurs nuits de traverser, les obligeant finalement à se retirer.
Le 7e Bataillon de Mitrailleuses de la 3e Division US, dont s'était le baptême du feu, sera cité à l'ordre de l'Armée pour la part importante prise dans la défense de Château-Thierry.

Contre-attaque de la côte 204

N'ayant pu traverser à Château-Thierry, l'ennemi a attaqué à l'ouest de la ville cherchant toujours à percer vers Paris. Début juin l'attaque est arrêtée mais les allemands tiennent Essômes et surtout la côte 204. Le 6 juin, le 30e Infantry Regiment (3e Division US) prend part à la contre-attaque de la 10e Division d'Infanterie Coloniale française depuis Monneaux. Ces combats qui se poursuivent le 7, permettent de conquérir un point d'appui sur la côte 204, qui ne cessera d'être durement disputée pendant des semaines, avant d'être définitivement reconquise le 9 juillet.

La 3e Division, s'est pendant ce temps mise en position à l'est de Château-Thierry le long de la rive sud de la Marne avec pour mission de tenir, selon le mot du commandement français "un pied dans l'eau". Le 4ème Régiment est à l'est immédiat de la ville et à l'autre extrémité du secteur de la division, le 38e Régiment est au côté de la 125e Division d'Infanterie française. Le PC de la Division est établi plus au sud à Viels-Maisons.  

Offensive allemande du 15 juillet

Le 15 juillet, les allemands lancent leur dernière offensive sur la Marne visant à élargir la poche réalisée en Mai. La 3e Division à l'est de Château-Thierry subit un bombardement d'artillerie de 3 heures précédant l'attaque mais les allemands qui tentent de traverser la Marne dans la nuit sur des embarcations et des passerelles sont repoussés par les mitrailleuses de la Division ou contraints de traverser à la nage.

Mais sur la droite, la 125e Division française combattant avec la 28e DIUS doit reculer laissant le flanc de la 3ème Division exposé. Le  Lt. Col McAlexander, commandant le 38e Régiment US reforme ses lignes pour ne pas décrocher. Les allemands concentrent toutes les forces disponibles sur le 38e, mais les hommes ne lâchent pas.

Pareillement, les 4e et 7e Régiments US attaqués par 3 divisions allemandes se reforment continuellement pour tenir leurs lignes. Tout le long du front de la 3e Division, l'attaque allemande est bientôt arrêtée et à la tombée du jour, 800 allemands ont été capturés. Mais certaines unités de la Division ont perdu plus de 40 % de leurs hommes tués ou blessés. C'est au cours de ces combats que la 3e Division, qui n'a jamais reculée face aux assauts allemands, a gagné le surnom de "Rock of the Marne".

Libération de Château-Thierry et avance sur l'Ourcq

Après un bref repos, la 3e Division contre-attaque le 20 juillet, traverse la Marne et s'avance avec les 28e et 42e DIUS sur ses flancs vers Château-Thierry libéré le 21 juillet. Après s'être retirés précipitamment de la ville, les allemands retraitent en bon ordre, multipliant les actions de retardement souvent brutales. Ces combats durent pendant plus d'une semaine avec plusieurs accrochages chaque jour. Après une avancée de plus de vingt kilomètres et un violent combat sur l'Ourq, la 3e Division est relevée le 30 juillet par la 32e DIUS.

Saint-Mihiel, Argonne, Allemagne

La 3e Division retourne à ses précédentes positions sur la Marne pour un repos nécessaire et reforme ses unités. Le 4 août 1918, la Division est rattachée au IIIe Corps d'Armée US, mais reste sur la Marne. Quelques semaines plus tard, le IIIe Corps est rattaché à la Ie Armée Américaine et se prépare pour la première offensive menée par l'Armée américaine, visant à la réduction du saillant de Saint-Mihiel, puis ce sera la forêt d'Argonne et après l'armistice l'occupation en Allemagne avant le retour au pays en août 1919.


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OUR COUNTRY NOT OURSELVES - ROCK OF THE MARNE, JULY 14-18, 1918 (Insigne du 30e Régiment d'infanterie U.S.)

FANTASSIN DE LA 3e D.I.U.S., FRANCE, JUIN 1918

Ce Sergent du "30th U.S. Infantry Regiment", emportant son équipement complet, est vêtu de la tenue standard "olive drab" modèle 1912 en drap; La vareuse à col droit, fermée devant par cinq boutons, possède quatre poches à patte boutonnée. Tous les boutons sont en laiton noirci ornés de l'aigle américain. Le pantalon-culotte est resserré sous le genou par un laçage.

Les bandes molletières remplacent depuis quelques mois les guêtres de toile et les brodequins modèle 1918 remplacent quant à eux l'ancien modèle 1904, moins bien adapté à la boue des tranchées.

L'équipement modèle 1910, gourde et étui à pansement, ainsi que l'étui de pistolet modèle 1911 sont accrochés au ceinturon-cartouchière modèle 1918 pour "homme monté" (armé à la fois du fusil et du pistolet, tels que les ordonnances dans l'infanterie). Chacune des neuf pochettes du ceinturon contient deux lames-chargeur de cinq cartouches calibre 30.06. La cartouchière du PA, enfilée sur le devant gauche du ceinturon contient deux chargeurs de sept cartouches calibre 45.

Le masque à gaz et le casque d'acier modèle 1917 du type britannique, sont de fabrication américaine avec quelques modifications pour le casque.

Le havresac modèle 1910 contient deux jours de vivres, le nécessaire de toilette et l'imperméable plié sous le rabat. A l'extérieur du sac, sur le rabat prennent place la pochette (contenant la gamelle et les couverts), entre cette pochette et ce rabat : la pelle individuelle dans son étui modèle 1910 et sur le côté du sac, dans son fourreau, la baïonnette modèle 1917 (modèle 1913 britannique). La partie inférieure du sac, le "pack carrier", est amovible. Elle contient enroulés : la demi-toile de tente et ses accessoires, la couverture et les vêtements de rechange. 

Notre homme est armé du pistolet Colt 45 M1911 et du fusil Enfield M1917. Ce dernier est la version américaine en calibre 30.06 du Enfield P14 britannique de calibre 303, fabriqué aux USA entre 1914 et 1917 pour l'armée britannique. L'Enfield est adopté dans l'urgence en 1917 par l'armée américaine en complément du Springfield M1903, qui ne peut être produit par les arsenaux de Springfield et de Rock-Island en quantité suffisante pour équiper l'US Army, dont l'effectif va passer de 250 000 hommes au début de 1917 à plus de 4 millions de soldats, dont près de la moitié a été transportée en France, en novembre 1918. Fabriqué en 1917-1918 à près de 2 200 000 exemplaires par Eddystone, Remington et Winchester, le fusil Enfield M1917 équipe en juin 1918 la grande majorité du Corps Expéditionnaire Américain en France sans toutefois devenir le fusil officiel de l'US Army. 

C'est, selon son journal, un Enfield M1917 qu'utilise le sergent Alvin York au cours de ses exploits à Chatel-Chéhéry (Ardennes) le 8 octobre 1918, mais Gary Cooper, dans Sergeant York (réalisé par Howard Hawks en 1941), possède un Springfield M1903 et non un Enfield M1917 ... 

Rebaptisé fusil "US 17", le fusil Enfield M1917 reviendra en France en 1944 entre les mains de la Ière Armée Française notamment.


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