HISTORIQUE

CARNETS

UNIFORME

 

Insigne actuel du 6e RC - Le chapeau, le soleil et les fleurs de lys rappellent que le régiment a

 

france3.gif (870 octets) Le 6e CUIRASSIERS en 1914-1918


Le 6e Régiment de Cuirassiers est l'une des plus anciennes unités de la cavalerie française. Créé en 1635 par Richelieu sous le nom de Dragons du Cardinal, il devient 6e Régiment de Cavalerie en 1791 puis 6e Régiment de Cuirassiers en 1803 et participe sous ce nom aux campagnes napoléoniennes. Son étendard porte depuis les noms des victoires de FLEURUS 1794 - HOHENLINDEN 1800 - WAGRAM 1809 - LA MOSKOWA 1812.

En 1914, ce régiment prestigieux et bien entraîné, composé en grande majorité de cultivateurs originaires de l'Aisne, des Ardennes et de la Meuse, est envoyé dès le 31 juillet au sud de Montmédy près de la frontière belge, en couverture de la mobilisation qui débute le 2 août.

Il prend alors part en Belgique à la bataille des Ardennes vers Neufchâteau et Etalle puis, fin août, près de Vervins, à celle de Guise, protégeant la retraite générale.

Descendu jusqu'aux environs de Provins, il participe début septembre à la bataille de la Marne et repasse l'Aisne. En octobre, le régiment fonce vers Lens puis Béthune lors de la bataille d'Arras et à nouveau en Belgique vers Ypres.

Fin 1914, une fois le front stabilisé, il met pied à terre et combat dans les tranchées des Flandres à Nieuport puis début 1915 en Artois près d'Arras, en 1915 et 1916 en Champagne à l'est de Reims, en 1916 dans la Somme près de Chaulnes, fin 1916-début 1917 sur l'Aisne à l'est de Soissons, en 1917 en Champagne à nouveau près de Reims.

Dans le même temps, le régiment a été dépêché prêt à intervenir au cours des grandes offensives d'Artois au printemps 1915, de Champagne à l'automne 1915, de la Somme au printemps 1916, de Champagne en avril 1917 ou devant Cambrai en novembre 1917.

En 1918, remonté en selle, le régiment arrête les allemands sur l'Avre au nord de Montdidier fin mars (1e citation à l'ordre de l'Armée). Fin mai, dans l'Aisne, il stoppe l'avance allemande sur Chateau-Thierry à Fère-en-Tardenois et au pont de Jaulgonne le 30 mai (2e citation) avant de prendre part à la contre-offensive qui mènera à la victoire; bataille de Soissons en juillet, bataille de Montdidier en août, bataille des Flandres de septembre à novembre.

Engagé jusqu'à la dernière minute, à la signature de l'Armistice, le régiment est en Belgique sur la Dendre à l'est de Bruxelles et entame la poursuite jusqu'en Allemagne où il stationnera ensuite, en tant qu'armée d'occupation.

Le 6e Régiment de Cuirassiers est décoré de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre, que lui valent ses deux citations.


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Jules D.

6e Régiment de Cuirassiers

1912-1919

SERVICE MILITAIRE - octobre 1912 - juillet 1914
MOBILISATION ET COUVERTURE - fin juillet - début août 1914

BATAILLE DES ARDENNES - août 1914
BATAILLE DE GUISE - fin août 1914
BATAILLE DE LA MARNE - septembre 1914
BATAILLE D'ARTOIS - octobre 1914
BATAILLE D'YPRES - octobre - novembre 1914
FRONT DES FLANDRES - décembre 1914 - février 1915
FRONT D'ARTOIS - avril - septembre 1915
BATAILLE DE CHAMPAGNE - septembre - octobre 1915
FRONT DE CHAMPAGNE - octobre 1915 - juin 1916
BATAILLE DE LA SOMME - juin - septembre 1916
FRONT DE LA SOMME - novembre 1916
FRONT DE L'AISNE - décembre 1916 - janvier 1917
OFFENSIVE DE LA Ve ARMEE - avril 1917
FRONT DE CHAMPAGNE - mai - novembre 1917
BATAILLE DE CAMBRAI - novembre - décembre 1917
FRONT DE CHAMPAGNE - décembre 1917 - janvier 1918
BATAILLE DE L'AVRE - fin mars - début avril 1918
BATAILLE DU CHEMIN DES DAMES - fin mai - début juin 1918
BATAILLE DE SOISSONS - juillet 1918
BATAILLE DE MONTDIDIER - août 1918
BATAILLE DES FLANDRES - septembre - novembre 1918
APRES L'ARMISTICE - novembre 1918 - mars 1919
Bibliographie


 

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SERVICE MILITAIRE - octobre 1912 - juillet 1914

Jules D. est incorporé le 1er octobre 1912 au 6e Régiment de Cuirassiers pour y effectuer ses deux ans de service militaire. Stationné à Sainte-Menehould et au Camp de Châlons dans la Marne, le 6e Cuirassiers, créé en 1635 par le cardinal de Richelieu, est l'un des plus anciens régiments de la cavalerie française. Il est alors composé en grande majorité de cultivateurs originaires de l'Aisne, des Ardennes et de la Meuse. Son effectif est de 33 officiers, 48 sous-officiers, 56 brigadiers, 550 cavaliers et 672 chevaux.

Affecté au 1er Escadron, le Sapeur D. reçoit le casque 1874 à plumet rouge, la cuirasse 1891 (portée dépolie au 6e Régiment), la tunique bleu foncé, la culotte rouge, les jambières de cuir, le sabre 1882 et le revolver 1892. L'instruction commence par la pratique individuelle du sabre, du tir puis de l'équitation jusqu'au printemps suivant. Viennent ensuite les exercices en groupe (école d'escadron) qui se terminent par les grandes manoeuvres. Le cavalier se perfectionne ensuite encore pendant un an.

Mais le 28 juillet 1914, le régiment, en manoeuvre au Camp de Châlons, reçoit l'ordre de rejoindre sans délai ses quartiers de Ste-Menehould "du fait de la dégradation de la situation internationale". 

A cette date, 880 000 hommes sont au service militaire, les classes 1911, 1912 et 1913, en raison de la loi des trois ans (loi Barthou du 7 août 1913). La classe 1911 depuis octobre 1912, les classes 1912 et 1913 depuis respectivement octobre et novembre 1913. Les classes 1911 et 1912 ne devaient pas être affectées par le passage de deux à trois ans : "Art. 41 : la présente loi n'est pas applicable aux classes de 1910, 1911 et 1912, qui demeurent régies par la loi du 21 mars 1905". La classe 1911 attend donc sa libération pour octobre 1914. Les hommes qui la composent auront le double privilège d'être ceux qui resteront le plus longtemps sous l'uniforme, près de 7 ans, et une des classes proportionellement les plus meurtries.

 

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MOBILISATION ET COUVERTURE - fin juillet - début août 1914

Le 6e Cuirassiers faisant partie de la 4e Division de Cavalerie (Gal Abonneau), dont il constitue avec le 3e Régiment, la 3e Brigade de Cuirassiers, est mobilisé dès le 30 juillet en couverture d'une éventuelle mobilisation générale. Il se met en marche vers l'est le 31 en début d'après-midi et apprend à Billy-sous-Mangienne, dans la Meuse, où il stationne en réserve jusqu'au 6 août, la mobilisation générale puis la déclaration de guerre.

 

BATAILLE DES ARDENNES - août 1914

Le 6, le régiment avance en reconnaissance vers le nord-est et entre en Belgique dans la région d'Etalle (Luxembourg belge) où il est chaleureusement accueilli. Il y subit aussi ses premières pertes le 7. Du 11 au 16 août, cantonné près de la frontière vers Chassepierre, le régiment prend part avec la Ve Armée au combat de Neufchateau vers Florenville puis, rattaché au Corps de Cavalerie Provisoire Abonneau, à celui d'Etalle le 19. Il opère ensuite vers le nord-ouest entre Neufchâteau et Gedinne et, après l'arrivée de l'infanterie, repasse la Meuse à Mézières le 23.

Du 25 au 29 août, il couvre le mouvement général de repli tout d'abord en direction de Rocroi dans les Ardennes, avant de se porter en couvrant la Ie Armée, dans la région de Vervins, dans l'Aisne.

 

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BATAILLE DE GUISE - fin août 1914

Vers Voulpaix, à l'est de Vervins, il empêche les allemands de franchir l'Oise le 30 et reprend le village de Laigny. 4 hommes sont blessés au cours des combats. Mais, le régiment doit suivre le mouvement général vers le sud par Craonne, Oeuilly, ... . A Mont-St-Père, près de Château-Thierry, dont les allemands tiennent déjà les ponts, le 3 septembre il couvre le passage de la Marne par l'infanterie. Lorsque que le pont saute, plusieurs éléments restent sur la rive nord. Cachés dans les bois, ils seront délivrés lors de la victoire de la Marne. 2 hommes ont été tués et 3 autres blessés dont 2 faits prisonniers. Le 4, le convoi du régiment est attaqué à St Barthélémy (près de la Ferté-Gaucher en Seine-et-Marne), il y a 2 morts et 4 blessés. Le régiment achève enfin sa retraite à Courton au sud-ouest de Provins le 5 septembre.

 

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BATAILLE DE LA MARNE - septembre 1914

Du 6 au 15 septembre le régiment très éprouvé par la retraite participe à la bataille de la Marne à la jonction de l'Armée anglaise et de la Ve Armée française. Le Gal Conneau a remplacé le Gal Abonneau à la tête du Corps de Cavalerie. De la Forêt de Jouy, au nord-ouest de Provins, le régiment avance en direction de la Ferté-Gaucher au nord. Le 8, il engage la poursuite - un homme est tué en traversant Doucy. La Marne est repassée à Chézy près de Château-Thierry le 9 et l'Aisne à Oeuilly, au sud du Chemin des Dames, le 13. Les cavaliers bivouaquent ce soir là derrière les lignes allemandes. Mais l'Aisne doit être retraversée le lendemain à Pontavert sous le feu de l'ennemi. Il n'y a pas de perte.

Du 15 au 29 septembre, le régiment est en réserve à l'est de Reims vers Jonchery près de Fismes, où il se reconstitue après 45 jours de marches et de combats incessants. Beaucoup de chevaux ont été perdu. Il assiste là le 19 au bombardement de Reims et à l'incendie de sa cathédrale.

 

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BATAILLE D'ARTOIS - octobre 1914

Le 1er octobre, le régiment embarque en gare d'Epernay pour débarquer dans la nuit du 2 au 3 à Arras, dans le Pas-de-Calais. Faisant désormais partie du 2e Corps de Cavalerie de Mitry, il se porte vers Pont-à-Vendin pour s'opposer à la progression de l'ennemi en attendant l'infanterie qui arrive le 7. Les pertes s'élèvent à un tué.

Le régiment se rend alors au nord-est de Béthune dans la région de Richebourg-l'Avoué afin de couvrir l'arrivée de l'infanterie. Il poursuit sa mission le 8 vers Morbecque (au sud d'Hazebrouck) puis Haverskerque et La Bassée, à l'est de Béthune, le 10. Le 11, le régiment attaque vers le nord et va occuper les abords du village de Paradis. Du 12 au 14, il est en réserve au sud de Merville (au nord de Béthune). Un homme est tué et deux autres blessés au cours d'une reconnaissance. Le 15, il coopère à la poursuite de l'ennemi en retraite au nord de la Lys.

 

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BATAILLE D'YPRES - octobre - novembre 1914

Le 16 octobre, le régiment va de nouveau combattre en Belgique; il se porte au nord d'Ypres, le 17, pousse au nord sur Merkem puis Kippe (en direction de Dixmude) à la poursuite de la cavalerie allemande, continue vers le nord-est sur Handzaeme et vers Cortemark le 18, à l'est de Dixmude. Le lendemain, à l'arrivée de l'infanterie belge, le régiment se porte sur Kruisstraat, à l'est de Dixmude, au moment où les allemands attaquent. Il va alors tenir le village au sud d'Amersvelde et le pont de Zarrebecke. Le régiment compte deux blessés. Attaqué toute la journée du 20, il ralentie l'avance ennemie avant d'être ramené le lendemain sur Kippe puis vers Reninge derrière le canal de l'Yser, afin d'en empêcher le passage par les allemands. Le régiment reste là plusieurs jours.

Le 29, les sapeurs du régiment vont établir, sous le feu de l'artillerie ennemie, des ponts sur l'Yser vers Noordschote jusqu'au 2 novembre. Cette mission dangereuse - il y a 2 morts et 2 blessés - leur vaut le 3 une citation à l'ordre du régiment qui, jusqu'au 5, se tient plus au sud dans la région d'Elverdinge (au nord-ouest d'Ypres) prêt à intervenir. Le 5, il est renvoyé à pied renforcer la défense du canal vers Boezinge où il est bombardé toute la nuit. Le lendemain, le 1er ½ régiment va occuper des tranchées au pont de Boezinge sur la rive est du canal avant d'être envoyé le 8 au repos à Houtkerque en France, derrière la frontière entre Wormhout (Nord) et Poperinge (Belgique).

Dès le lendemain, le régiment repasse la frontière, il doit se porter en réserve à Bosseboon et le 10 se déplace à Woesten où le 1er Escadron va occuper à pied les tranchées de Bernardplatz près de Pypegaale. Il est relevé le 12 par le 4e escadron. Un seul homme a été blessé, tandis que parmi les chevaux, apparaissent des cas de morve. Le régiment reste dans ce secteur jusqu'au 18 novembre. Les conditions sont très difficiles; le terrain est mitraillé et bombardé, le temps est épouvantable et les tranchées peu profondes sont inondées. Ce séjour vaut à ces détachements à pied une citation à l'ordre de la 42e DI pour " ... le sang-froid et le bel exemple ... " dont ils ont fait preuve pendant ces huit jours.

Le régiment reste ensuite jusqu'au 21 novembre en alerte à Houtkerque avant d'être envoyé le 22 à Mardick au bord de la mer près de Dunkerque pour se réorganiser; les cuirassiers doivent se préparer à mettre pied à terre et combattre dans les tranchées.

 

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FRONT DES FLANDRES - décembre 1914 - février 1915

Fin décembre 1914, le régiment prend son premier service régulier aux tranchées devant Nieuport en Belgique, en face de Lambaerdzyde. Chaque escadron fournit un peloton pour former un escadron pied à terre de 150 hommes équipés en cavalier à pied: casque sans cimier, mousqueton d'artillerie et sa baïonnette. Le premier escadron pied à terre est transporté le 31 décembre en autobus à Coxyde puis se dirige à pied vers les tranchées peu profondes et remplies d'eau. Il rentre le 8 janvier 1915 au cantonnement sans perte. Un deuxième escadron est fourni le 10, il a un tué et un blessé. Un troisième escadron part le 24 janvier, il rentre le 5 février. Le secteur est de plus en plus agité, il y a un mort et 2 blessés. Le régiment quitte alors la région de Dunkerque pour une nouvelle période d'instruction au combat à pied plus au sud du Pas-de-Calais dans la région d'Hesdin (au sud d'Azincourt ...).

 

FRONT D'ARTOIS - avril - septembre 1915

Le 10 mars 1915, le régiment va occuper les tranchées au sud-ouest d'Arras entre Wailly et Rivière (Pas-de-Calais) jusqu'au 3 mai. Le secteur est calme.

Dans le même temps le régiment a été envoyé depuis le 6 avril au nord-ouest d'Amiens vers Domart dans la Somme en vue de l'offensive qui se prépare en Artois. C'est à cette époque qu'apparaissent les premiers effets " bleu horizon ". Du 9 au 17 mai, il se tient prêt à intervenir à cheval derrière la ligne de feu, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Arras à Lignereuil-Blavicourt puis à Etrée-Wamin jusqu'au 15 juin et à Ambrine jusqu'au 20. Le régiment est ensuite envoyé dans la région d'Abbeville à Erondelle, où sont remises les premières Croix de Guerre.

Le 11 juillet 1915, il remonte dans le Pas-de-Calais occuper des tranchées situées devant Angres près de N.D. de Lorette dans le secteur de la 43e DI devant Liévin, à coté de Lens. Le premier détachement envoyé, 150 hommes (portant la cuirasse) et une section de mitrailleuse, subit une attaque allemande le 14 juillet. Il y a 6 tués et 21 blessés. Ce premier détachement regagne le 22 le cantonnement établi depuis quelques jours à Vieil-Hesdin près d'Hesdin. Un deuxième détachement part aux tranchées le 29 juillet et rentre le 7 août. Il a un homme tué et un autre blessé. Un troisième détachement prend son service du 14 au 23 août, il a un tué et 3 blessés. Le régiment est relevé le 26. Ce secteur est l'un des plus durs que le régiment ait tenu. Le départ des cavaliers est salué par le Gal commandant la 43e DI. Le régiment part vers le sud cantonner dans la Somme, à Hargicourt, dans la région de Montdidier, avant d'embarquer à partir du 11 septembre pour le front de Champagne.

 

BATAILLE DE CHAMPAGNE - septembre - octobre 1915

Le débarquement s'effectue vers Château-Thierry (Aisne) et le régiment va séjourner un peu plus à l'est au sud de Dormans et de la Marne. L'instruction à cheval y est reprise avant l'offensive de Champagne. C'est là que le régiment reçoit l'ordre du 18 septembre 1915 prescrivant le renvoi au dépôt des cuirasses et cimiers des casques. Les cimiers sont remplacés par une bande de cuir fixée par des vis et les couvre-casques sont modifiés en conséquence.

C'est ainsi allégé que le régiment part vers l'est le 21 pour la région du Camp de Châlons, dans la Marne, par étapes de nuit. Le 26 septembre, il est au nord-est de Suippes et, le 29, il doit élargir une brèche faite par l'infanterie dans les lignes ennemies : il passe la ferme des Waques, les tranchées françaises et les premières tranchées allemandes pour arriver à la hauteur de la côte 104. Mais il est impossible de passer et le régiment doit retourner de nuit sur Suippes et le lendemain, 1er octobre, sur la Marne.

Le 5 à nouveau, il se rend dans la région du camp de la Noblette au sud de Suippes prêt à intervenir, mais l'offensive est arrêtée et le régiment revient au sud d'Epernay dans la région de Vertus où il reste jusqu'au 26.

 

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FRONT DE CHAMPAGNE - octobre 1915 - juin 1916

Le régiment se déplace alors un peu plus à l'est à Aigny-sur-Marne où il arrive le 29 octobre 1915. En cours de route, deux escadrons pied à terre et une section de mitrailleuse se rendent le 28 en autobus vers Mourmelons prendre le service aux tranchées dans le secteur de Baconnes, juste à côté de Mourmelons. Le secteur est relativement calme, il y a un tué et 8 blessés en octobre et novembre. Le régiment occupe par période d'une douzaine de jours le sous-secteurs des quartiers des Guetteurs et du Boulevard jusqu'à la fin avril 1916, non sans avoir été alerté en février lors de l'attaque allemande sur Verdun. Depuis les premiers jours de 1916, le casque " Adrian " avec couvre-casque en toile bleu clair a remplacé l'ancien modèle.

Le régiment occupe ensuite début mai le secteur voisin de Prosnes (secteur de la Villa) jusqu'au 13 juin puis quitte la Marne fin juin 1916 pour la Somme. Les permissions sont suspendue depuis le 24 juin. Le temps est pluvieux.

 

BATAILLE DE LA SOMME - juin - septembre 1916

Le régiment est transporté par voie ferrée dans la région de Beauvais (Oise) où il reste à l'instruction jusqu'au 15 juillet au camp de Crêvecoeur. Il y apprend les premiers succès de l'offensive de la Somme et se porte le 16 vers le nord en réserve dans la région de Boves au sud-est d'Amiens (Somme). Il reste à Thézy, sur l'Avre, jusqu'au 16 août puis retourne dans la région de Beauvais. A cette époque, les casques sont revêtus d'une peinture gris-bleu terne permettant la suppression des couvre-casques en toile.

Le 9 septembre, le régiment est à nouveau rapproché du front vers Montdidier (Somme) et cantonne à Ferrière-Dompierre jusqu'au 29. Aucune intervention n'étant possible, le régiment rejoint la région de Beauvais qu'il quitte le 13 octobre pour celle de Gisors (Eure).

Jules D. est évacué pour maladie le 3 novembre 1916.

 

FRONT DE LA SOMME - novembre 1916

Le 7 novembre, le régiment met sur pied deux compagnies et deux sections de mitrailleuses qui sont transportées le 10 à Beaufort, au sud-est de Chaulnes (Somme) et de là se rendent aux tranchées de Chilly pour 14 jours. Il n'y a pas de perte.

 

FRONT DE L'AISNE - décembre 1916 - janvier 1917

Le 30 novembre 1916, le régiment se met en route vers l'est, il doit se rendre au sud de l'Aisne dans la région de Fère-en-Tardenois. Il arrive dans ses nouveaux cantonnements autour de Beuvardes, au sud de Fère-en-Tardenois, le 5 décembre et va prendre le service aux tranchées dans le secteur très calme de Vailly-sur-Aisne à l'est de Soissons le 22. Le régiment fournit deux escadrons pied à terre tous les 28 jours. La durée des séjours est de 14 jours.

Jules D. retourne au front le 28 décembre après un séjour de près de 2 mois à l'hôpital.

Le régiment est relevé le 27 janvier 1917, sans avoir subi aucune perte, pour se porter au sud de Provins pour une période d'instruction.

 

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OFFENSIVE DE LA Ve ARMEE - avril 1917

Du 3 février au 5 avril 1917, le régiment se prépare à l'offensive. Il termine son entraînement du 23 au 31 mars au camp de Mailly près de Vitry-le-François dans l'Aube, où les Allemands avaient été arrêtés en 1914, et le 5 avril remonte par étapes au nord-ouest d'Epernay vers Chaumuzy (Marne).

Le 16 avril, le régiment reçoit pour mission de se porter vers le nord pour franchir la Vesle à l'est de Reims, puis l'Aisne et progresser ensuite derrière les lignes ennemies. Une partie du régiment est vers Roucy sur l'Aisne en face de Craonne. Le 17, jour de l'attaque, Montigny est atteint mais l'offensive est arrêtée. Le régiment retourne dans la région de Champlat (Marne) avant de se porter le 19 vers le Sud dans la région d'Anglure dans l'Aube, près de Romilly, à Marcilly-Saron, où il arrive le 25 avril.

 

FRONT DE CHAMPAGNE - mai - novembre 1917

De Marcilly-Saron, le régiment va prendre le service aux tranchées au sud-est de Reims dans le secteur de Ludes, à Sillery, du 16 au 28 mai 1917. Le secteur est très mal entretenu les tranchées sont éboulées et l'artillerie ennemie très active. Un hommes est tué et un autre blessé. A partir du 28 mai, le régiment occupe les tranchées de Cernay, un peu plus au nord, à l'est de Reims. Il a 2 tués et 5 blessés. Le régiment revient le 5 juillet dans le secteur de Ludes, aux tranchées de Prunay, à l'est de Sillery. Il y subit le 30 une attaque qu'il repousse. Il y a 7 tués et 11 blessés.

Le régiment est relevé le 10 août pour aller assurer la surveillance d'un dépôt d'explosifs à Mitry-Mory en Seine-et-Marne. Il revient dans la région d'Anglure le 3 septembre et reprend le service aux tranchées de Prunay jusqu'au 2 novembre 1917 dans le secteur de la Mare du Haricot et du Petit Bois. Il a encore 2 tués, 8 blessés et 4 hommes intoxiqués par obus gazeux les 16 et 17 octobre. Le 12 novembre, le régiment est à nouveau envoyé vers la région parisienne. Le mouvement est annulé le lendemain et le régiment fait demi-tour. Il embarque le 20 novembre à Romilly pour la région d'Amiens.

 

BATAILLE DE CAMBRAI - novembre - décembre 1917

Le régiment débarque au nord-est d'Amiens à Méricourt et Heilly le 21 novembre 1917 pour coopérer à l'exploitation d'une offensive anglaise devant Cambrai. Mais, l'offensive n'ayant pas donné les résultats escomptés, le régiment quitte la région et retourne à partir du 27 par étapes dans la région d'Anglure où il reprend ses cantonnements le 23 décembre 1917.

 

FRONT DE CHAMPAGNE - décembre 1917 - janvier 1918

Le régiment ne tarde pas à retourner aux tranchées de Prunay, mais ce service qui dure du 28 décembre 1917 au 26 janvier 1918 est le dernier que prend le régiment.

Il se rend tout d'abord dans la région de Provins où il est embarqué le 23 février à destination de " la région industrielle du centre " pour des opérations de maintien de l'ordre. Le régiment débarque le lendemain à St-Florent dans le Cher. Alerté un mois plus tard il rembarque en gare de St-Amand-Montrond le 26 mars pour la région de Montdidier (Somme) où les allemands viennent de rompre le front anglais.

 

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BATAILLE DE L'AVRE - fin mars - début avril 1918

Débarqué le 27 mars jusque tard dans la nuit, le régiment va bivouaquer dans les bois au sud de Braches sur l'Avre à quelques kilomètres au nord de Montdidier, où le combat fait rage. Il est immédiatement engagé à pied et va contribuer pendant quatre jours à enrayer les violentes attaques ennemies vers Davenescourt, Contoire, Pierrepont, Bouillancourt et Hargicourt au prix de pertes élevées ; Le 30 au soir le régiment se regroupe à Louvrechy, il a 8 tués, 36 blessés et 52 disparus. Il sera cité à l'ordre de l'Armée pour ce sacrifice héroïque.

Le régiment quitte ce secteur le 8 avril pour se rendre par étapes vers le sud-ouest dans la région des Andelys (Eure) puis de Meaux (Seine-et-Marne) vers l'est le 24. Le 2 mai 1918 à Pomponne, sur la Marne près de Lagny en Seine-et-Marne, l'étendard du régiment reçoit la Croix de Guerre que lui vaut la citation obtenue à Hargicourt :

" ... premier régiment de Cavalerie cité pour avoir combattu à pied ... pendant ces 12 jours de l'Avre, vous êtes arrivé au bon moment au bon endroit, celui où l'Armée a sauvé la France. ...

" A vous qui pour la plupart êtes des régions envahies, il n'est pas besoin de vous rappeler que derrière la ligne des uniformes gris et des casques à pointes, il y a vos champs, vos maisons, vos mères ,vos femmes et vos enfants, tout ce qui est votre coeur.

" Lentement mais sûrement, vous arriverez à les libérer. Cavaliers du 6e Cuirassiers, vous aurez ce jour là votre deuxième citation; la fourragère.

" C'est à cheval en chargeant l'allemand que vous la gagnerez. " 

Le régiment poursuit le 4 son mouvement vers l'est et arrive le 7 dans la région au sud de Dormans autour de la Chapelle-Monthodon, dans l'Aisne à la limite de la Marne. Il séjourne là jusqu'au 27 mai.

 

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BATAILLE DU CHEMIN DES DAMES - fin mai - début juin 1918

Le 27 mai, le régiment est alerté, les allemands viennent d'attaquer au Chemin des Dames, notre front est enfoncé. Le 28, le régiment monte à cheval et le 1er escadron est envoyé en reconnaissance au nord vers Fismes (Aisne), un hommes est tué, le reste du régiment s'établit en défense devant Fère-en-Tardenois au nord-est de Château-Thierry. L'ennemi continue de progresser. Le 29, les allemands atteignent Nesles quelques kilomètres à l'est de Fère-en-Tardenois, le régiment doit quitter le village.

Le 30, le régiment doit se replier à nouveau en combattant vers le sud sur la ferme de la Croix-Rouge, puis au soir sur les hauteurs dominant Jaulgonne et la Marne, en interdisant pendant deux heures avec ses FM l'accès aux allemands, permettant ainsi à notre cavalerie de repasser la Marne. Le régiment franchit la Marne au Pont de Jaulgonne à 19h30 sous un feu violent d'artillerie et de mitrailleuses. Aussitôt après, le Génie fait sauter le pont. Les pertes de ces 2 journées sont importantes, il y a 45 hommes tués, blessés ou disparus et 19 chevaux perdus.

Mais, une nouvelle fois, ces hauts faits seront salués : " A peine reformé après ses dur engagements dans la vallée de l'Avre, a soutenu pendant trois jours, les 28, 29 et 30 mai un combat à pied d'infanterie devant toute une division allemande sur cinq positions successives, ne les évacuant que sur ordre, empêchant finalement l'ennemi de se rendre maître du dernier pont sur la Marne. "

Jules D. sera cité à l'ordre du régiment et décoré de la Croix de Guerre avec étoile de bronze : " Faisant partie d'une équipe de fusiliers mitrailleurs, s'est distingué par le sang-froid dont il a fait preuve le 30 mai 1918, n'hésitant pas à se placer à découvert sous un feu violent de mitrailleuses pour assurer un approvisionnement plus rapide du fusil qu'il servait. "

 

Le régiment bivouaque ensuite plus au sud vers Courboin, effectuant des reconnaissances au sud de Château-Thierry, où les allemands tentent de passer la Marne, avant d'être relevé par les américains à partir du 5 juin. Il reste alors en réserve plus au sud près de Montmirail, dans la Marne, jusqu'au 28 juin.

Blessé à l'oeuil, Jules D. a été évacué le 21 juin.

 

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BATAILLE DE SOISSONS - juillet 1918

Le régiment rejoint par étapes la région de Gisors et arrive le 2 juillet à Courcelles-les-Gisors puis remonte vers le nord le 10, se remet en marche vers l'est le 12 et arrive le 15 juillet à Pomponne. Les allemands viennent d'attaquer entre Château-Thierry et Epernay et le régiment est envoyé vers le nord pour participer à la contre-offensive par étapes de nuit, restant caché de jour dans les bois.

Arrivé le 18 au petit jour dans la Forêt de Villers-Cotterêts (Aisne), il opère au sud de Soissons vers l'est, après l'infanterie, dépasse Vivières puis Montgobert et atteint, en direction de Vierzy, la route de Paris à Soissons. Il progresse ensuite à pied vers Chaudin. Il est relevé tôt le lendemain matin et rejoint le bivouac de Saint-Pierre-Aigle. L'ardeur du régiment dans l'offensive des 18 et 19 juillet sera une fois encore remarquée. Le régiment est ensuite envoyé bivouaquer dans la Forêt de Compiègne (Oise) en réserve jusqu'au 4 août puis se porte à cette date par étapes vers l'ouest dans la région est de Beauvais où il arrive le 7.

 

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BATAILLE DE MONTDIDIER - août 1918

Le 8 de nuit, il fait mouvement vers le nord-est gagne les bois entre Plainville et Sains au sud-ouest de Montdidier pour participer à l'offensive de la Ie Armée. Après l'attaque de l'infanterie le 9, le régiment se tient prêt à intervenir. Le lendemain 10 août, il avance en direction du nord-est à la côte 71, près de Royaucourt puis vers Piennes a travers les tranchées allemandes, les barbelés et les routes détruites, empêchant l'ennemi en retraite de se retrancher. La poursuite continue l'après-midi à l'est de Montdidier vers Fescamp où l'escadron réduit une résistance ennemie et fait des prisonniers puis vers Grivillers. Là, les allemands, sérieusement établis, obligent les cuirassiers à prolonger le combat à pied. Bus, au sud, est pris dans l'après-midi, mais il est impossible d'aller plus loin, les allemands s'étant fortement retranché dans les bois alentours. Le régiment relevé dans la nuit par l'infanterie sera récompensé par une citation à l'ordre du 2e Corps de Cavalerie : " Superbe régiment d'avant-garde, aussi solide dans la résistance qu'ardent dans l'offensive... ". Les pertes s'élèvent à 4 tués, 4 blessés et un disparu.

Le régiment reste ensuite à Gratibus au nord de Montidider jusqu'au 18 août puis retourne cantonner dans la région de Beauvais.

 

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BATAILLE DES FLANDRES - septembre - novembre 1918

Le 18 septembre, le régiment fait mouvement vers le nord par Hesdin et arrive à Houtkerque le 27 après plusieurs étapes de nuit. Il est alerté dés le lendemain et passe une nouvelle fois la frontière belge pour se rendre vers Vlamertinge à l'est d'Ypres où les Armées Anglaises et Belges sont passées à l'attaque le matin. Le 29, l'infanterie ayant atteint la crête des Flandres, le régiment se tient prêt à passer devant. Il s'arrête le soir vers Kruistraat au sud-ouest d'Ypres. Il pleut, le régiment continue les jours suivants à l'est vers Dadizeele, poussant ses reconnaissances jusqu'à Ledeghem, avant d'être renvoyé en arrière le 4 octobre à Oudezeele, près de Cassel en France, le commandement anglais n'entrevoyant plus d'intervention possible pour la cavalerie. Un homme a été tué le 3 par un éclat d'obus.

Les attaques reprennent le 13 octobre et le régiment se porte de nouveau vers l'est, à l'ouest immédiat d'Ypres. De là, les cuirassiers progressent le 14, derrière l'infanterie au nord-est d'Ypres, jusqu'à Passchendaele puis Roulers où ils sont bombardés le lendemain par des avions allemands. Le 16, le régiment traverse Roulers et avance vers l'est en direction de Meulebeke. Meulebeke est pris le 17 mais l'ennemi résiste encore sur les hauteurs environnantes et ne bat en retraite que le 19. Le régiment reprend sa progression en direction du nord-est par Ginste puis se porte en reconnaissance vers Nevele au nord de Deynze où le contact avec l'ennemi était perdu. Il retourne le lendemain vers Meulbeke jusqu'au 24.

Jules D. rentre à l'unité le 22 octobre après un séjour de 4 mois à l'hôpital.

Le 24 octobre, le régiment va relever les éléments du 3e Cuirassiers restés en liaison avec l'infanterie et effectue de difficiles missions de renseignement au delà de la Lys, dans la région au sud de Gand, jusqu'au 27. Il a encore 2 blessés. Le 28, le régiment retourne vers l'ouest et va bivouaquer au sud de Roulers. Le 10 novembre, l'offensive est reprise, le régiment se porte vers la Lys et l'Escaut par Vive-Saint-Eloi, Wareghem, Elsegem et cantonne à Nukerke entre Audenarde et Renaix, pour être engagé le lendemain vers Grammont où l'ennemi résiste encore.

Le 11 novembre 1918 au matin, le régiment fait mouvement en direction du sud de Grammont et des ponts sur la Dender entre Lessines et Grammont, dont il doit s'emparer avant que les allemands ne les fassent sauter. Il dépasse Schoorisse puis l'infanterie anglaise. A 10 heures, le régiment quitte une halte, où il a fait boire ses chevaux, quand arrive la nouvelle de la signature d'un armistice; les hostilités doivent cesser à 11 heures, les troupes doivent garder le contact jusque là; à 10 h 45 une de nos patrouilles ouvre le feu sur des éléments allemands qui tentent de franchir la Dender. L'ennemi riposte et un cuirassier est tué. A 11 heures, le régiment arrive à Everbecke où il s'arrête conformément aux termes de l'armistice, l'accueil est enthousiaste. Le soir, toute la population assiste aux obsèques du cavalier tué le matin. Une nouvelle fois, le régiment sera cité à l'ordre de l'Armée " ... pour son allant dans la poursuite notamment le 1er octobre à Ledeghem, et le 11 novembre sur la Dender ... ".

 

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APRES L'ARMISTICE - novembre 1918 - mars 1919

Le régiment poursuit vers l'est le repli allemand, passe près de Bruxelles le 21 novembre, traverse Liège le 2 décembre, continue vers Aix-la-Chapelle puis jusqu'au Rhin où, faisant partie de l'Armée d'occupation, il va rester. Il reçoit à Bingen, sur le Rhin, la fourragère, que lui valent ses deux citations à l'ordre de l'Armée, des mains du Gal Mangin le 24 mars 1919, peu avant les toutes premières démobilisations.

Jules D. est placé en congé illimité de démobilisation le 30 juillet 1919 avant d'être démobilisé au 19e Chasseurs à Cheval de Sissonne.

Les pertes totales du régiment s'élèvent à 7 officiers, 13 sous-officiers, 7 brigadiers et 105 cavaliers.

 


Haut de Page Bibliographie / Liens :

- JMO du 6e RC 1914-18 : 31 juillet 1914-29 mai 1915 - 26 N 876/19 -30 mai 1915-31 décembre 1916 - 26 N 876/20 - 1er janvier-31 décembre 1917 - 26 N 876/21 - 1er janvier-31 décembre 1918 - 26 N 876/22
- Guerre de 1914-1918 - Le 6e Régiment de Cuirassiers - Historique
     anonyme - Mayence,Imp.  Walter, s.d., in-8˚, 57 p. (A2g2561)

- Extrait des services
- Uniformes - Hors série n°5
-
Sainte-Menehould - Les Cuirassiers
- Promenade photographique au Camp de Châlons
- Histoire du cheval de troupe de la cavalerie française

- 6 juin 1918

 

france3.gif (870 octets) CUIRASSIER du 6e REGIMENT, 1918


En 1918, la tenue du cuirassier a achevé ses mutations dues à la guerre depuis 1916 et plus rien ou presque ne la distingue désormais de celle des autres cavaliers.

Le casque "Adrian" du modèle général 1915 a remplacé dans les premiers jours de 1916 le traditionnel modèle 1872 modifié 1874 à plumet rouge caractéristique, déjà amputé de son cimier depuis quelques mois. La cuirasse a pareillement disparu à l'automne 1915.

Quelques mois plus tôt, au printemps 1915, les cuirassiers ont reçu la vareuse toutes armes "bleu horizon" modèle 1915. Elle possède les écussons distinctifs à fond bleu foncé de la cavalerie et les numéros et soutaches garance des cuirassiers. Pratique courante, les boutons en étain frappés de la grenade proviennent d'une ancienne tenue.

La culotte assortie, distribuée durant l'été 1915, est toujours du modèle 1905 des troupes montées et possède les passepoils bleu foncé de la cavalerie.

A partir de l'été 15 également, le bidon de deux litres modèle 1872 des troupes à pied, avec son quart indépendant, remplace souvent le petit bidon modèle 1884 de cavalerie. Comme dans l'infanterie aussi, l'étui-musette modèle 1861, contenant les vivres, est portée de façon permanente depuis 1916.

Le ceinturon large modèle 1903 et les bretelles de suspension modèle 1892 sont pareillement issus des troupes à pied. Ils supportent ici un étui modifié de revolver modèle 1892, et une seule cartouchière du type "Lebel". Suspendue au dessous, la boîte du masque à gaz.

Les jambières du modèle 1900 modifié 1915 et les éperons "à la chevalière" restent caractéristiques des troupes montées. Les brodequins sont eux du modèle " unifié " 1917.

Pour le combat prolongé à pied, le cuirassier emporte en plus deux "monosacs" en bandoulière, une toile de tente roulée en sautoir, avec à l'intérieur une demi-couverture l'hiver, ainsi qu'un outil individuel suspendu au ceinturon. Il abandonne alors ses jambières pour des bandes molletières.




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